Dumbo : un remake Disney qui vole enfin de ses propres ailes

Dumbo, le remake live du célèbre film d’animation, vient se représenter dans nos salles obscures! Et voici ce que j’en ai pensé!

Bon, il faut savoir une chose: je ne suis absolument pas fan de cette tendance disneyenne actuelle de remaker en live les Classiques d’Animation Disney. Je pourrais presque écrire une thèse pour décrire tout ce qui m’irrite dans cette pratique. Pourquoi nous faire revoir un film que l’on a déjà vu? Pourquoi tout recopier, même ce qui n’est pas présent dans l’oeuvre littéraire d’origine? Pourquoi refaire en live ce qui fonctionne mieux en animation? Pourquoi ressentir le besoin de remettre à jour des films intemporels, et pas forcément vieux? Si j’ai relativement aimé Cendrillon et Le Livre de la Jungle (même s’ils sont également assez agaçants, chacun à leur façon), Maléfique et La Belle et la Bête sont à compter parmi les films les plus ridicules que j’ai vus de ma vie. Mais j’ai quand même été voir Dumbo, qui donnait clairement mieux envie, promettait davantage d’identité et d’histoire propre. Et même si ce n’est pas parfait, je n’ai pas été déçue!

Déjà, détail qui ne pouvait que me plaire: le scénario n’est pas un copier/coller de celui du film de 1941. Pour commencer, on change énormément de point de vue. On ne se centre plus autant sur les animaux, pour donner un rôle bien plus considérable aux humains. À l’exception de Dumbo et de Madame Jumbo, tous les protagonistes animaliers disparaissent (même Timothée n’est présent qu’en tant que clin d’oeil). Et à l’inverse, des personnages humains sont inventés et sont carrément au centre de l’intrigue. Sans compter que l’histoire ne se conclue pas au même moment que le long-métrage animé. Au moment où l’éléphanteau devient une star, l’intrigue entame toute une nouvelle partie, se passant dans un grand parc d’attraction (oui… ça s’éloigne considérablement du film d’animation, sur ce point). Le principal de ce que le remake reprend de l’original est déjà dans le livre de Helen Aberson (l’oeuvre de base, dont le film d’animation s’inspire). La plupart des ressemblances sont donc plus légitimes qu’à l’accoutumé.

Le live propose même des messages, ce que l’animé ne faisait aucunement. Sans qu’il soit énormément martelé tout du long, on a un vrai message sur la manière dont les animaux sont utilisés dans les cirques. Ainsi que dans la manière dont on peut se servir de la différence des autres, pour en faire des bêtes de foire.

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Dumbo en clow

Après, ce n’est pas parfait non plus. Il y a quand même beaucoup de rappels au premier film au niveau du visuel. Sur ce point, ce n’est pas toujours très subtil, on insiste bien sur les détails faits pour te rappeler le film de ton enfance. Mais heureusement, cette fois-ci, les ressemblances restent principalement des références et n’interviennent pas autant dans l’intrigue que les autres remakes. Il arrive rarement que les scènes cherchent à imiter, reproduire le même effet que le film d’animation. La plupart du temps, ce ne sont que des rappels. On nous fait quand même vivre la scène très différemment. De plus, ces clins d’oeil sont souvent faits avec de vraies images (comme la scène du spectacle des clowns, qui rappelle beaucoup le métrage original). C’est donc un peu plus travaillé que de la CGI, qui n’est finalement que de l’animation qui refait pareil qu’un film d’animation (je vais douiller, quand je verrai Le Roi Lion, moi).

Tout du long, la patte de Tim Burton se ressent bien. Les images sont souvent plutôt sombres. Et l’on constate une certaine extravagance dans les visuels, qui peut très bien coller dans un film live, tout en parvenant à rendre crédible une histoire aussi farfelue que celle d’un éléphanteau volant. Sur ce point-là également, le film parvient bien à trouver son identité. Les effets visuels sont également bien réussis. Le petit Dumbo est adorable. Il est très chou, et en même temps, ses yeux bleu glace sont très burtoniens. Peu de vrais animaux sont utilisés, ce qui est cohérent avec le message que le film veut transmettre.

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Dreamland, le parc d’attraction de la seconde partie

Les personnages sont également très intéressants, mais le film est peut-être un peu trop « choral » pour que nos protagonistes usent de leur plein potentiel. En effet, il est difficile de définir qui est le héros principal. Dumbo est la principale vedette, tout se centre sur lui, mais il suit toujours beaucoup les décisions de ses amis (tout comme il suivait énormément les directives de Timothée, dans le film de 41), qui agissent clairement plus que lui. Le personnage de Colin Farrell, Holt Farrier (jeune père travaillant au cirque, revenant de la guerre, amputé d’un bras), est très intéressant et est clairement le meilleur personnage du film. Il y a quelque chose de très émouvant dans son traumatisme et sa difficulté à parler à ses enfants. L’ennui, c’est que j’aurais vraiment aimé que l’on assume complètement l’idée de lui le personnage principal. Sa psychologie aurait pu promettre beaucoup, en tant que protagoniste central. Mais il n’est que l’un des héros. Pareil pour sa fille, Milly, qui est très active, et plutôt intéressante pour une gamine, mais qui ne semble pas non plus tenir le premier rôle. On s’attache à ces personnages en tant que groupe, mais j’aurais bien aimé pouvoir m’attacher à l’un d’eux plus particulièrement.

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Dumbo, avec les principaux personnages humains

Les autres personnages sont tous très bien interprétés, que ce soit l’actrice réelle Colette Marchant par Eva Green (entre Dumbo et Ratatouille, les mecs de chez Disney doivent prendre le prénom Colette pour le prénom féminin français de base), Max Medici par Danny DeVito ou le méchant Vandevere par Michael Keaton. Après, on peut parfois regretter un certain manque de subtilité, dans le traitement des personnages. On nous fait toujours bien comprendre la détresse psychologique de Holt. Et on nous martèle bien l’opposition entre les gentils bien gentils, et les méchants bien méchants.

Donc, oui, ça contient toujours des défauts. Mais je ne suis quand même pas déçue, le film m’a bien convaincue. Il devient facilement mon remake live Disney préféré (il est beaucoup moins niais que Cendrillon, et beaucoup plus cohérent avec lui-même que Le Livre de la Jungle). Et vu le nawak qui s’annonce avec Aladdin et Le Roi Lion, Dumbo est bien partie pour rester N°1 dans mon coeur…

Sur ce, je vous abandonne ici, et vous souhaite pleins de plumes magiques, d’histoires novatrices et de cacahuètes.

6 réflexions sur “Dumbo : un remake Disney qui vole enfin de ses propres ailes

      1. Oui, je suis d’accord! Il y a un bleu dans ses yeux qui est inquiétant et typique de Burton, et qui est très mignon en même temps. J’adore ce mélange.

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