Les Indestructibles 2 et Bao en critique!

Dîtes-moi, les gens, comment peut-on passer une soirée géniale? En découvrant le nouveau Pixar au cinéma, oui, exactement! Hier, j’ai pu voir au en avant-première Les Indestructibles 2, petit dernier de Luxo Jr, ainsi que le court-métrage qui l’accompagne Bao. Et bien entendu, je me dois de dire ce que j’en pense!

Donc pour dire vite fait et efficacement ce que j’ai pensé de Bao… et bien, j’ai complètement adoré! Je vais peut-être vite en besogne, mais je me demande si ce n’est pas mon court-métrage Pixar préféré. Déjà, j’adore l’Asie, alors plonger ainsi dans la culture chinoise, c’est très plaisant. Mais en plus, je trouve le sujet traité très touchant. Cela parle du sentiment de vide que ressent un parent, lorsque son enfant a quitté le foyer. Ce manque est imagé de façon très mignonne et intelligente, avec une maman chinoise qui voit son fils à travers un bao (un ravioli en brioche). On assiste à la naissance et à l’évolution dans la vie de cet adorable aliment vivant (c’est Pixar, ils peuvent pas s’empêcher de donner vie à tout et n’importe quoi). Toute l’histoire est traitée de façon juste, mimie et touchante. D’autant plus que c’est très beau visuellement. Le design des personnages est particulier mais très expressif, le petit Bao est juste adorable! Le métrage est muet, ce qui pousse le visuel à être le plus parlant possible. Et la bande-originale est également très agréable, avec ses douces sonorités chinoises.

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Affiche du court-métrage Bao

Et maintenant, qu’ai-je pensé du long-métrage, Les Indestructibles 2, qui a été énormément attendu? Et bien, j’ai adoré aussi. Je pense que le premier film reste probablement meilleur, mais il y a tout de même certains points que je trouve encore plus poussés dans ce second épisode.

Si nous, pauvres spectateurs, avons dû attendre quatorze ans pour revoir les Parr, ces derniers nous retrouvent pile là où ils en étaient à la fin du premier opus. Cela m’avait un peu déçue d’apprendre cela, je me disais que les découvrir changés de quelques années aurait été plus intéressant. Mais finalement, cette suite sait utiliser cet aspect de son histoire intelligemment. On assiste donc directement à la suite logique qui permettrait la réhabilitation des super héros. Le scénario n’est pas le plus original qui soit, certains aspects sont assez prévisibles, mais ce n’est pas non plus extrêmement dérangeant. Tout du long, l’intrigue se suit sans problème. C’est très dynamique, on ne s’ennuie jamais.

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Et même si l’histoire n’est pas super-originale, ce film sait quand même faire preuve de créativité. Notre vilain, l’Hypnotiseur, a une façon particulière d’user de ses pouvoirs. On a de nombreux nouveaux super, avec de très bonnes idées de super-pouvoirs, notamment une fille qui sait créer des vortex. Et puis, que dire des pouvoirs de Jack Jack, qui sont tous si inventifs!

C’est vraiment au niveau de l’action que le film fait preuve d’un immense génie. Les combats font tous preuve d’une énorme créativité. On en prend plein les yeux, le film y va à fond pour exploiter tout ce qui y était plus difficile à réaliser il y a quatorze ans. Visuellement, le film est de toute beauté. C’est Pixar, donc forcément c’est très bien léché, ça fourmille de détails. Mais en plus, cela conserve un petit cachet, une patte qui permet de bien nous faire reconnaître nos héros, notamment dans les formes particulières des design. Je crois aussi que je n’ai jamais vu une caméra virtuelle faire des mouvements aussi dingues. Elle bouge dans tous les sens, se place parfois dans la vue subjective d’un personnage, elle apporte un super dynamisme visuel.

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Nous retrouvons nos chers personnages, fidèles à eux-mêmes. Mais en même temps, on les développe, on accentue des aspects peu connus de leur personnalité. Bob est toujours aussi obsédé par l’envie de retrouver sa gloire passé. Mais ici, il a moins l’occasion d’agir, et nous découvrons alors plus que jamais le père qui est en lui. Le père débordé, qui ne sait pas toujours s’y prendre, mais cherche vraiment à faire de son mieux. Hélène reste très à cheval sur la question de la stabilité de sa famille, mais on la voit prendre complètement son pied en rejouant les super-héroïnes. La passion qu’elle a à sauver autrui n’avait pas été aussi mise en avant dans le premier, où le sauvetage de Bob était entièrement montré comme une nécessité. On s’intéresse également plus à la psychologie de Violette, que sa situation de super héroïne rend pleine de doutes. Il y a cependant peu de choses à dire sur Flèche, qui est toujours le même gamin gentil et immature, et qui se contente d’être le side-kick comique de son aînée. Mais la vraie star du film, c’est Jack Jack. Dans le premier opus, il avait juste une personnalité typique de bébé de film d’animation. Mais là, on le retrouve plus mignon que jamais, on le découvre même très intelligent et attentif pour un gamin de son âge, ce qui le rend bien drôle à suivre. On pouvait reprocher au premier film de trop se centrer sur le père, alors que le film était censé aborder toute la famille. L’erreur est bien réparée, puisque toute la famille (à part peut-être Flèche) est bien mise en valeur et a sa propre sous-intrigue.

Et bien entendu, même les personnages qui ne font pas partie des Parr sont sympas. Frozone est toujours aussi cool, et on ne se lasse pas d’Edna Mode. Les Deavor sont également de nouveaux personnages intéressants, aux personnalités complémentaires. Winston est plutôt touchant dans sa nostalgie des super héros.

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J’avais très peur pour le doublage français, cela m’avait beaucoup déplue de savoir que Gerard Lanvin et Louane viendraient doubler Bob et Violette. Au final, c’est mieux passé que ce que je craignais. C’est assez bizarre au début, mais on finit par s’y habituer. Après en VO, Violette a quelque chose d’un peu éraillé dans la voix. Et le timbre banal de Louane la fait malheureusement ressembler à n’importe quelle adolescente. Au moins, son travail d’interprétation n’est clairement pas aussi mauvais que dans Sahara. Et tous les autres personnages ont heureusement droit à un doublage français de qualité.

Pour la bande-originale, Michael Giacchino nous fait l’honneur de son retour. Et sans surprise, c’est encore du très bon cru. On retrouve complètement ce qui faisait le sel de la musique du premier épisode, ce dynamisme qui accompagne si bien le ton de l’histoire. On a même droit à des chansons pour M. Indestructible, Elastigirl et Frozone, qui s’avèrent être des morceaux bien sympas.

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Ce qui manque très certainement à ce film, c’est son zeste de drame un peu trop léger. Le premier opus proposait des moments très touchants, parfois durs. On ne retrouve malheureusement plus autant ça dans ce second numéro, quand bien même certains courts moments se révèlent mignons. De plus, le premier film abordait de nombreux thèmes adultes, comme l’emprisonnement dans le passé, la peur d’être trop normal ou pas assez, ainsi que le manque de confiance envers ses proches. Tous ces questionnements manquent un peu dans cette suite. Soit on ne les aborde pas, soit on leur propose une continuité sans non plus se centrer énormément dessus. On parle tout de même de la façon dont les médias peuvent nous manipuler, et nous présenter une vision tronquée des faits, fait qui vaut effectivement la peine d’être évoqué dans un film familial.

Il y a donc quelques petits manques dans le fond, mais ce n’est pas non plus très gênant. Cette suite reste un divertissement très attachant, qui révolutionne l’action animée, et prend au sérieux ses spectateurs. Merci pour ça, Brad Bird!

Je vous laisse donc ici, et vous souhaite de bonnes suites, des super héros actifs dans la société, et des cookies (parce que ça peut être drôlement utile les cookies, on n’y pense pas assez).

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